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Entreprendre, c’est rechercher, être curieuse, se documenter. J’ai toujours adoré ça

 

L’entrepreneuse du mois: Carine de Potter, fondatrice de l’asbl Moodify

Chaque mois, Women in Business part à la rencontre d’une entrepreneuse inspirante, qui a eu l’audace de lancer son business. Ce mois-ci, c’est avec Carine de Potter que nous nous sommes entretenus pour tout savoir de son projet passionnant: Moodify.

Carine de Potter, 42 ans, a depuis toujours baigné dans le monde hospitalier. Sa maman était infirmière: “Et tout le groupe de copines de ma maman l’était aussi” se rappelle-t-elle. “Contrairement à la plupart des gens, l’odeur de l'hôpital ne m’a jamais dégoûtée. Je trouvais ça rassurant.” Alors, c’est naturellement qu’elle débute elle-même sa carrière d’infirmière. Très vite, elle constate un fossé entre ce qu’on enseigne à l’école d’infirmières et la réalité du terrain: “On nous apprend à faire un bandage sans avoir jamais vu de blessures.” Un peu par hasard, elle se retrouve dans le service des soins palliatifs et de réanimation, et prend davantage conscience que le monde hospitalier doit évoluer. “J’ai alors suivi un master en Sciences de la famille et de la sexualité à l’UCL. J’avais envie d’amener une touche anthropologique à ma fonction de soignante.” Amener plus de sens dans le monde des soins: son objectif de vie.

La rencontre avec la réalité virtuelle

Autodidacte de nature, Carine ne cesse d’apprendre, notamment via des formations en science du comportement, en sexualité, en hypnose, toujours dans le but de comprendre le corps dans sa globalité. Un jour, lors d’un congrès, elle découvre la réalité virtuelle et parle de cette rencontre comme d’un coup de foudre. “J’ai trouvé ça passionnant: avec ces technologies, on est immergé dans le visuel en une fraction de seconde.” Entrepreneuse dans l’âme, elle se demande comment concilier sa nouvelle passion avec sa vocation d’infirmière. En parallèle avec son métier d’infirmière, qu’elle exerce toujours aujourd’hui, elle crée Moodify: une ASBL qui sensibilise et éduque aux nouvelles technologies dans le monde hospitalier. Les possibilités sont énormes. “Une expérience a été faite sur des grands brûlés, soldats du Vietnam: si on leur montrait des images de bonhomme de neige en réalité virtuelle, ils ressentaient moins la douleur des brûlures, car ils ressentaient une sensation de froid” nous explique Carine. La réalité virtuelle peut aussi être utile pour utiliser moins d'anxiolytique, d’anesthésique, etc., avec des patients. Mais aussi pour désensibiliser aux phobies par exemple. “La réalité immersive a plein d’avantages pour le bien-être des patients, mais peut aussi s’avérer utile dans la formation des étudiants en médecine. On peut notamment les faire évoluer dans une réalité immersive qui correspond à la réalité du terrain. Ou leur apprendre ce que ressent vraiment un malade de la sclérose en plaque ou un psychotique, en les faisant se glisser dans leur peau. C’est précieux pour développer l’empathie chez le soignant, qualité primordiale pour des soins de qualité” conclut Carine.

Le Covid-19 et l’adaptation digitale

Avec Moodify, Carine a l’ambition de sensibiliser par rapport aux nouvelles technologiques, d’éduquer, mais aussi de faire de la consultance: “Je rencontre des entrepreneurs dans les technologies et je les coache pour que leur produit de réalité virtuelle soit le plus adapté aux réalités des hôpitaux et des patients, qu’ils connaissent souvent très peu” explique l’entrepreneure. Elle joue donc le rôle de lien entre la sphère médicale/paramédicale et les nouvelles technologies. C’est dans ce but qu’elle a créé les évènements Catalyse, pour sensibiliser les acteurs de santé aux technologies immersives. “À la base, les rencontres Catalyse se faisaient en ‘vrai’. Mais avec la crise du Covid-19, Carine a dû réinventer son projet… sur Instagram ! “Tous les lundis, je programme un Insta Live qui consiste en 15 minutes d’interview avec des médecins, des juristes, des entrepreneurs…” nous raconte Carine. “Je connaissais mal le monde des réseaux sociaux, mais cette crise m’a forcée à m’y lancer à pieds joints et à me poser moins de questions.” C’est ça aussi, être entrepreneure!

La liberté de penser

L’entrepreneuriat, parlons-en, justement. Pour Carine, il s’agit de création pure: “Entreprendre, c’est rechercher, être curieux, se documenter. J’ai toujours adoré ça”, explique celle qui y voit aussi une certaine liberté précieuse: “Quand on devient son propre boss, on reçoit la liberté de penser quand on le veut. Si j’ai une idée à 22 heures et que j’ai envie de travailler, je peux. Et dieu sait s’il m’arrive de me réveiller en pleine nuit pour écrire!” explique celle dont l’esprit semble bouillonner en permanence. Mais être indépendante, c’est aussi pouvoir se remettre en question: “Il faut savoir faire face aux critiques et avoir suffisamment de confiance en soi pour continuer tout en se remettant en question”). Et il faut bien sûr, être passionnée: “Ça ne sert à rien de vous lancer si vous ne le faites pas avec plaisir dans un premier temps. Par exemple, mes Insta Live ne me rapportent rien actuellement, mais je me suis lancée quand même. Je sais que si j’implémente ce projet qui me tient à cœur, ça payera un jour ou l’autre.” Une vision optimiste à adopter et chérir pour oser se lancer!

Plus d’informations sur Moodify sur Instagram.

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